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le même intervalle de temps par l’évaporation naturelle ; 2o de celui qui se perd dans les filtrations à travers les terres dans lesquelles le canal est établi ; 3º de celui qui est nécessaire pour l’entretien annuel de la navigation ascendante et descendante. L’évaporation est nécessairement proportionnelle à la superficie des eaux exposées à l’air ; il faut s’attacher, en réglant les dimensions des canaux, à ne leur donner que la largeur nécessaire pour que les bateaux puissent passer avec facilité, en montant et en descendant. Quelle que soit la nature du sol, on peut toujours, à l’aide de moyens appropriés, diminuer, ou même arrêter tout-à-fait les pertes d’eau occasionées par la filtration. Reste la dépense due à l’entretien de la navigation, et celle-ci est ordinairement beaucoup plus forte que la somme des deux autres. Aussi, quand il s’agit d’exécuter un canal, faut-il s’être assure d’avance de pouvoir rassembler au point le plus élevé de son cours, une quantité d’eau suffisante pour l’entretien de la navigation. Quand cette première condition s’est trouvée impossible, on a tâché d’y suppléer par diverses inventions très-ingénieuses, mais sujettes à plus d’un inconvénient. Il importerait donc de trouver les moyens de diminuer la dépense sans changer le mode de construction des écluses à sas ordinaires. En tout temps il fut aisé de déterminer la quantité d’eau qu’il fallait tirer d’un bief ou réservoir quelconque, pour y faire monter ou pour en faire descendre un bateau, quand on connaissait la chute de l’écluse qui séparait ce bief du bief inférieur contigu. Plus tard, les ingénieurs français agitèrent la question de savoir comment la dépense du réservoir de partage se trouve modifiée, lorsque plusieurs écluses sont réunies en un seul corps de sas