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sur la nature de la chaleur. On était redevable à Newton des premières vues sur la théorie mathématique ; Amontons avait fait la première expérience propre à éclairer la question de la propagation de la chaleur : l’académie avait proposé cette question pour le sujet d’un prix pour l’année 1738. Ce prix fut remporté par Euler ; deux autres pièces furent approuvées et publiées comme remplies de vues et de faits très-bien exposés. L’une était d’Emilie du Chatelet, et l’autre de Voltaire de cette dernière, on a retenu principalement le distique latin qui en était et l’épigraphe et l’analyse. Pour compléter l’histoire du problème, M. Fourier cut été forcé de parler de lui-même, et de rappeler la pièce qui fut couronnée par l’académie en 1811 ; mais on n’a pas oublié que cette pièce offrait des méthodes nouvelles et des formules fécondes, qui depuis ont trouvé des applications aussi nombreuses qu’importantes. « Si l’on suppose qu’un liquide pesant est soutenu dans un vase où la masse est actuellement en équilibre, et si l’on conçoit que les molécules viennent tout-à-coup à recevoir des températures inégales, l’équilibre cessera de subsister. Il s’établira dans toutes les parties du liquide des mouvements infiniment variés, et les conditions de ces mouvements ont des rapports nécessaires avec la distribution de la chaleur initiale. Si, indépendamment de l’inégalité de température, qui suffirait pour occasioner ces déplacements, ou suppose que la masse fluide est soumise à des impulsions extérieures qui ne se font point équilibre, les mouvements des molécules seront encore plus composes, ils mêleront de plus en plus les différentes parties de la masse, et concourront ainsi à faire varier les températures ; en sorte qu’il y a une influence réciproque des effets dynamiques proprement