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notice sur la vie et les travaux

leurs talents et leur industrie. On conçut le projet de remonter la marine ; il lui fallait une artillerie particulière : douze cents bouches à feu de différents calibres sortirent en différents temps de leurs fonderies. Ils ne pouvaient suffire à des besoins toujours croissants ; on vit se former un grand nombre d’ateliers qui tous adoptèrent les procèdes employés dans ceux de MM. Périer.

Tant de travaux, une activité si soutenue, auraient du leur procurer une fortune immense et bien légitime ; mais qu’on se rappelle le discrédit des assignats, et les formes de liquidation établies par les divers gouvernements qui se sont succédé si rapidement, et l’on concevra que le résultat définitif de tant d’entreprises ait été la ruine presque complète des courageux entrepreneurs. Les manufactures qui se multiplièrent bientôt leur offrirent quelques faibles dédommagements.

M. Périer était resté seul propriétaire de l’établissement de Chaillot, qui, à sa retraite, fut acquis par M. Scipion Périer. L’établissement n’a point changé de nom ; c’est un premier avantage, et d’ailleurs le nouveau possesseur ne néglige rien pour en soutenir la réputation.

Un décret, qui finit par n’avoir aucune exécution, avait institué des prix pour toutes les choses grandes et belles qui auraient pris naissance dans les dix années précédentes ; les rapports du jury et des différentes classes de l’Institut subsistent du moins, et l’on y trouve des témoignages éclatants rendus aux titres avec lesquels M. Périer s’était présenté au concours.

« Sa machine pour monter le charbon et les minéraux, disent les commissaires, présentait des difficultés dans sa