Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
lxix
de m. périer.

de sortir avec leurs ouvriers. Pendant toute la durée du procès qui fut la suite de cet acte arbitraire, MM. Périer continuèrent de payer tous ceux d’entre ces ouvriers qui purent prouver qu’ils n’étaient pas employés. Réintégrés au bout de six semaines par un arrêt du parlement, ils restèrent privés d’une pension de 20000 liv. qui leur avait été assurée par la première compagnie.

Vers le même temps, un hiver rigoureux ayant suspendu l’action de tous les moulins, Paris conçut les alarmes les plus fondées sur ses subsistances. MM. Périer exécutèrent, avec une promptitude et une perfection singulière, trois cents moulins et autant de bluteries, qui présentaient d’ailleurs un avantage bien précieux dans la circonstance, celui d’employer une multitude de bras.

Pour empêcher que de pareilles alarmes pussent jamais renaître, MM. Périer créèrent les moulins de l’île des Cygnes. Deux superbes machines à double effet et de rotation faisaient mouvoir douze moulins dont les meules avaient 6pi. 2po. de diamètre.

Quelques intérêts privés, quelques inconvénients particuliers, tels que les frais de combustible, qui empêchaient de considérer un tel établissement autrement que comme une ressource extraordinaire dans un besoin extrême, firent négliger peu-à-peu cette usine superbe, dont il reste à peine quelques légers vestiges.

Quand on voulut donner des canons à chacune des sections de la garde nationale, MM. Périer se chargèrent de cette entreprise toute nouvelle pour eux. Ils coulèrent et forèrent toutes les pièces demandées. Bientôt de nombreuses armées leur donnèrent de nouvelles occasions de déployer