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notice sur la vie et les travaux

En 1784, l’abbé Rochon étant devenu pensionnaire par la mort de Bezout, Coulomb le remplaça dans la section comme associé ; M. Périer devint l’un des deux adjoints sans nomination nouvelle ; et son titre de surnuméraire fut seulement supprimé. Peu de temps après, par une nouvelle distribution des places dans l’Académie, le titre d’adjoint fut changé en celui d’associé ordinaire, et M. Périer conserva ce dernier titre jusqu’à la suppression en 1793. À la formation de l’Institut, il fut nommé, le 9 décembre 1795, membre de la section de mécanique.

La grande entreprise des eaux de Paris n’absorbait ni tout le temps, ni toutes les ressources de MM. Périer. On leur vit exécuter les machines de Bagatelle, de Neuilly, du Raincy, et cent autres de même espèce ; ils furent chargés de former le laminoir, les rouleaux et autres machines pour l’établissement de Romilly ; ils terminèrent celui de l’Indret et celui du Creusot commencé par un Anglais.

Ils surent varier la construction de leurs machines, suivant les divers usages auxquels on les destinait. Les unes devaient servir à l’ornement des jardins, les autres à des laminoirs ; à la fabrique soit des boutons, soit du tabac ; à l’épuisement des eaux, à donner le mouvement aux moulins, aux filatures de laine et de coton ; à l’extraction des minerais, au forage des canons.

Leurs ateliers étaient parvenus au plus haut point de faveur lorsque la révolution éclata ; MM. Périer en furent les premières victimes, puisque, dès 1788, la compagnie des eaux, qui commençait à prospérer, se trouva renversée par une compagnie nouvelle. Une troupe de soldats suisses envahit à main armée leurs ateliers, d’où ils se virent contraints