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mais nous pouvons établir d’une manière certaine, que cette diminution est insensible depuis deux mille ans.

Imaginons dans un espace d’une température constante, une sphère douée d’un mouvement de rotation ; concevons ensuite qu’après un long temps la température de l’espace diminue d’un degré ; la sphère finira par prendre ce nouveau degré de température sa masse n’en sera point altérée ; mais ses dimensions diminueront d’une quantité que je suppose être un cent-millième, ce qui a lieu à-peu-près pour le verre. En vertu du principe des aires, la somme des aires que chaque molécule de la sphère décrit autour de son axe de rotation, sera, dans un temps donné, la même qu’auparavant. Il est facile d’en conclure que la vitesse angulaire de rotation sera augmentée d’un cinquante-millième. Ainsi, en supposant que la durée de la rotation soit d’un jour on de cent mille secondes décimales, elle sera diminuée de deux secondes par la diminution d’un degré dans la température de l’espace. Si l’on étend cette conséquence à la terre, et si l’on considère que la durée du jour n’a pas varié, depuis Hipparque, d’un centième de seconde, comme je l’ai fait voir par la comparaison des observations avec la théorie de l’équation séculaire de la lune ; on jugera que, depuis cette époque, la variation de la chaleur intérieure de la terre est insensible. À la vérité, la dilatation, la chaleur spécifique, la perméabilité plus ou moins grande à la chaleur et la densité des diverses couches du sphéroïde terrestre, toutes choses inconnues, peuvent mettre une différence sensible entre les résultats relatifs à la terre, et ceux de la sphère que nous venons de considérer, suivant lesquels une diminution d’un centième de seconde dans la durée du jour ré-