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d’autant plus l’attention des analystes, que, dans tous ces cas où il donne une expression si simple de la pesanteur, il est impossible de déterminer la figure de la mer.

Les expériences du pendule faites dans les deux hémisphères, s’accordent à donner au quarré du sinus de la latitude, un coëfficient qui surpasse dix-millièmes, et à-peu-près égal à dix-millièmes ; il est donc bien prouvé par ces expériences, que la terre n’est point homogène dans son intérieur, et que les densités de ses couches croissent de la surface au centre.

Mais la terre, hétérogène dans le sens mathématique, serait homogène dans le sens chimique, si l’accroissement de la densité de ses couches n’était dû qu’à l’accroissement de la pression qu’elles éprouvent, à mesure qu’elles sont plus près du centre. On conçoit, en effet, que le poids immense des couches supérieures peut augmenter considérablement leur densité, dans le cas même où elles ne seraient pas fluides : car on sait que les corps solides se compriment par leur propre poids. La loi des densités résultantes de ces compressions étant inconnue ; nous ne pouvons pas savoir jusqu’à quel point la densité des couches terrestres peut ainsi s’accroître.

La densité d’un gaz quelconque est proportionnelle à sa compression, lorsque sa température reste la même. Cette loi, trouvée juste dans les limites de densité des gaz où l’on a pu l’éprouver, ne peut évidemment convenir aux liquides et aux solides dont la densité est très-grande relativement à celle des gaz, lorsque la pression est très-petite ou nulle.

Il est naturel de penser que ces corps résistent d’autant plus à la compression, qu’ils sont plus comprimés ; en sorte