Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
lxiij
de m. périer.

duisait l’effet utile de la machine. Watt a supprimé ce dernier agent dans son mécanisme ; l’effet entier est dû au ressort de la vapeur, et c’est là ce qui caractérise particulièrement la révolution opérée par ce grand artiste dans la construction des machines à feu, dont il a dû d’ailleurs changer ou perfectionner toutes les pièces de détail. »

Deux machines de ce genre étaient établies déjà aux mines de charbon de Montrelais près d’Ingrande-sur-Loire. Nous n’avons pu savoir quel fut l’ingénieur qui les avait construites. Les commissaires avaient eu l’occasion d’en suivre la marche et les effets ; et d’après un examen de plusieurs années, ils parlent du produit de ces machines, de leur dépense, et des accidents auxquels elles sont sujettes, en rapportant toujours le résultat de leurs calculs au projet de M. Périer.

L’auteur demandait un privilége exclusif pendant quinze ans, et l’exemption de tous droits sur le charbon de terre qui devait servir d’aliment à ses machines. (Les commissaires trouvaient ces prétentions fort raisonnables.)

Il s’engageait à donner l’eau de la Seine aux particuliers, à raison de 10 liv. de rente annuelle, pour chaque muid d’eau qu’il fournirait par jour, et de 200 liv. une fois payées pour l’établissement des conduites. Cette condition était très-avantageuse au public, puisque ce prix n’était que la seizième partie de ce que l’eau se payait aux porteurs. Mais les commissaires craignaient que cette même condition ne se trouvât onéreuse à l’entrepreneur, et lui conseillaient de fixer un prix lui peu plus élevé qu’il ne le demandait, afin que l’exécution du projet fût plus sûre et plus durable.

Il paraît que M. Périer sentit lui-même la sagesse de cet