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notice sur la vie et les travaux

particulier en tirerait la portion pour laquelle il aurait souscrit, au moyen d’un tuyau adapté à la conduite qui passerait devant sa maison ; et elle lui serait distribuée deux ou trois fois par semaine, par des fontainiers chargés de ce soin.

Tel était le plan général de M. Périer. Ce n’était point au gouvernement qu’il proposait cette dépense ; il s’engageait à faire à ses frais tout l’établissement des machines, et même celui de la distribution de l’eau, moyennant un prix qui serait payé par les particuliers, proportionnellement à la quantité d’eau qui leur serait fournie d’après leurs demandes.

Les commissaires faisaient remarquer d’abord à l’Académie que ce projet n’avait rien de nouveau, rien qui ne fût déjà exécuté ailleurs depuis long-temps. En effet, une partie de la ville de Londres était dès lors fournie d’eau par deux machines à vapeur, et cette eau était distribuée précisément de la même manière que le proposait M. Périer. Ils ajoutaient que, par-là même, le projet n’en devait inspirer que plus de confiance, et que si, d’un côté, il ne laissait, pour ainsi dire, à l’auteur que le mérite de l’imitation et celui d’une bonne exécution ; d’un autre côté, le public ne courrait aucun risque en l’adoptant.

« M. Périer avait déjà construit pour le jardin de Monceaux une pompe à vapeur dont le mécanisme offrait des nouveautés ingénieuses ; mais cette partie des arts industriels, a dit M. de Prony, n’en était pas moins chez nous dans l’enfance, à une époque où le célèbre mécanicien Watt en avait changé la face en Angleterre, par les plus brillantes inventions. »

« Avant lui on n’employait la vapeur que pour obtenir un vide instantané, et c’était le poids de l’atmosphère qui pro-