Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
DESCRIPTION D’UNE AGGRÉGATION DE PIERRES

vergne. On en a obtenu un émail noir sur les bords du fragment, sans mélange de points blancs. On doit ajouter que cette substance attire l’aiguille aimantée.

« Mais on sait en général combien les minéralogistes ont eu de discussions sur les basaltes ; combien ils ont été et sont encore partagés sur la manière de juger différentes roches de ce genre, que les uns appellent basaltes, tandis que d’autres leur refusent ce nom. Cette différence d’opinions provient de ce que des roches, tout-à-fait semblables aux basaltes, qui ont évidemment une origine moderne, existent dans des terrains anciens ; et comme cette origine a des vrais basaltes est attribuée aujourd’hui, presque généralement, à l’action des feux volcaniques, on sent que la décision que l’on porte, en assimilant une substance aux basaltes, entraîne avec elle l’idée de cette origine volcanique.

« Parmi les questions de ce genre, celles sur lesquelles il n’existe plus aucun doute, n’ont pu être résolues que par l’observation de toutes les circonstances accompagnantes, et il doit en être de même de celles-ci.

« Or les indications géologiques que l’on a sur cette roche de Salisbury, sont beaucoup trop restreintes pour qu’on puisse prononcer affirmativement, et on est d’autant plus forcé de se maintenir dans le doute, que les minéralogistes américains, déjà assez nombreux, ont parcouru toutes leurs provinces, et ont annoncé qu’ils n’y avaient découvert nulle part le moindre indice de véritable basalte.

« Il serait bien extraordinaire, que le basalte s’y montrât uniquement sur un point isolé. Sans doute ce point pourrait être un fragment écarté d’une formation plus considé-