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OBSERVÉE DANS LA CAROLINE DU NORD.

M. Miller, doit donner lieu à de grandes recherches, et à de profondes discussions dans les siècles à venir, offre, par les circonstances qui l’accompagnent, de nouvelles raisons de douter, tant sur les causes de son origine, que sur la nature des roches. Il peut également servir d’autorité aux diverses opinions déjà manifestées, et qui ont été si savamment présentées par M. Cuvier dans ses éloges comparatifs de MM. Werner et Desmarets. Il ne nous appartient pas de prendre part à la diversité des opinions des Vulcaniens et des Neptuniens, quelque favorable que puisse paraître au système de ces derniers le fait en question. Mais nous croyons pouvoir émettre notre opinion sur l’origine de cette aggrégation de roches. Il nous paraît improbable et impossible, quelle que soit la régularité dans leur symétrie, que ces pierres, ainsi amoncelées, soient le produit des mains et de l’industrie des hommes. Nous disons même que nous le croyons évidemment naturel. Il n’en est pas de même de la nature de ces mêmes roches, sur laquelle il ne nous appartient pas de prononcer ; nous nous bornerons donc à rester dans le doute avec M. Brochant-de-Villiers dont il me reste à présenter l’opinion.

« Les échantillons prismatiques, dit ce savant, trouvés à Salisbury, en un amas rectangulaire de quelques pieds d’épaisseur, empâté dans un grès, ont dans leur intérieur, et en partie dans leur décomposition extérieure, beaucoup du caractère du basalte. C’est la même couleur, la même cassure, et à la coupe les mêmes points éclatants. La forme prismatique, quoique bien peu volumineuse, sert encore à appuyer ce rapprochement, et l’essai au chalumeau a donné les mêmes résultats que plusieurs basaltes de l’Au-