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OBSERVÉE DANS LA CAROLINE DU NORD.

et dans ses expressions, m’inspirèrent le plus vif désir de visiter ce phénomène. Je reçus de lui les renseignements nécessaires ; il me donna même des lettres de recommandation pour les propriétaires des habitations que je devais rencontrer sur ma route. Je saisirai cette occasion de rappeler un fait déjà connu, mais qui ne saurait être trop répété. Partout dans les États-Unis d’Amérique on reçoit l’hospitalité la plus franche et la plus amicale. Dans les lieux écartés des bords de la mer on ne rencontre pas d’auberge ; mais de distance en distance on trouve des habitations où sont admis, moyennant une rétribution assez légère, les voyageurs et les étrangers. Les propriétaires de ces habitations sont, pour l’ordinaire, des colonels, des majors, des capitaines de la milice nationale, et dont les plus anciens, à l’époque de mes voyages, avaient servi glorieusement dans la guerre de l’indépendance.

Muni des renseignements et des lettres de M. Sharp, je pris congé de lui et m’acheminai vers le mur naturel. Mais soit que mon itinéraire eût été mal tracé, soit plutôt que je me sois écarté de la vraie route, je m’égarai parmi des chemins mal percés au milieu des bois, tortueux et de difficile accès. Je n’arrivai que le lendemain chez M. Parson auquel j’étais adressé. Il était absent, mais sa femme le suppléa en me procurant un guide pour me conduire directement au lieu de ma destination.

Avant de décrire la curiosité qui fait l’objet de ce mémoire, il me paraît convenable de donner un aperçu de la localité, et de faire remarquer que les pierres de ce prétendu mur ont tout-à-fait l’apparence de basaltes, si elles n’en sont pas de véritables, et qu’aucun des nombreux voyageurs qui ont par-