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DESCRIPTION D’UNE AGGRÉGATION DE PIERRES

plusieurs même déjà connus ont été incomplètement observés et étudiés. On ne saurait donc trop les signaler aux connaisseurs et aux savants, afin d’obtenir des renseignements plus circonstanciés, plus exacts, et propres à fixer l’opinion et lever les doutes qu’un premier aperçu a pu faire naître. Telle est entre autres une aggrégation régulière et symétrique de roches uniformes dans un lieu isolé de la Caroline du Nord et dont l’origine ainsi que la nature ont donné lieu à des opinions très-diverses. À l’époque où j’eus occasion de visiter cette curiosité, elle n’était connue que des habitants voisins du lieu de son gisement, elle l’est même encore très-peu aujourd’hui du reste des États-Unis et du monde savant. C’est de ce phénomène que je vais avoir l’honneur d’entretenir l’Académie.

En l’année 1796, au retour d’un voyage, parmi deux nations indiennes (les Creeks et les Chérokées), après avoir repassé les Apalaches, je suivis dans sa longueur une partie du haut pays de la Caroline du Nord, pour me rendre en Virginie et de là dans la Pensylvanie. Arrivé à Salisbury, chef-lieu du comté de Rowan, district de Salisbury, à quelque distance de la rivière Catabaw, que j’avais été obligé de traverser deux fois, je m’arrêtai chez M. Wam Sharp, ancien avocat, homme qui me parut instruit, et même plus qu’à cette époque on avait coutume d’en rencontrer dans des cantons aussi éloignés des bords de la mer. Dans l’énumération que M. Sharp me fit des diverses curiosités du pays qu’il avait choisi pour sa retraite, il me cita entre autres celle que les habitants du pays nomment mur naturel et situé à 25 ou 30 milles de son habitation. La description qu’il m’en fit, l’espèce d’enthousiasme qu’il mit dans son ton