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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

1816 et 1817, on verra que nous nous trouvons aujourd’hui placés, à la suite de ces années, précisément comme on se trouva placé, en 1788, à la suite de deux années extraordinairement pluvieuses.

En effet la hauteur annuelle d’eau de pluie fut, en 1786 et 1787, de 62 centimètres ;

Elle a été de 61 centimètres en 1816 et 1817[1].

Le nombre total des jours de pluie, en 1786, et 1787, fut de 324 ;

Il a été de 325 pendant les deux dernières années.

Ainsi, quant à la hauteur d’eau tombée, et à la continuité des pluies, on remarque une parité absolue de circonstances entre les deux couples d’années que nous venons de citer ; de sorte que, d’après l’expérience du passé, on doit être bien moins étonné de la dernière inondation souterraine, qu’on ne devrait l’être si elle n’avait pas eu lieu. J’ajouterai pour compléter la parité, et la rendre plus sensible, qu’aujourd’hui comme en 1788 les inondations souterraines se montrent dans les mêmes endroits aux environs de Paris, et notamment au village de Montfermeil, qui est situé à plus de 50 mètres au-dessous de la plaine de Bondy, sur la sommité des collines qui séparent le bassin de la Seine de celui de la Marne[2].

Si l’on considère que les inondations souterraines qui font

  1. Voyez les tableaux météorologiques rapportés dans les cahiers du Journal de physique, pour les années 1816 et 1817.
  2. Je tiens de notre confrère M. Bosc, que, dans la commune de Rosny, dont le territoire est de beaucoup supérieur à la plaine de la Villette, les caves ont aussi été submergées dernièrement, et que l’eau se trouve presque à la surface de la terre.