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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

plus forte que celle qui y tombe année commune, et que le nombre des jours de pluie surpassa d’un septième ce nombre de jours observé dans les années ordinaires.

Cette surabondance d’eaux pluviales en 1786 et 1787, et les obstacles que diverses constructions, dont nous avons parlé, opposaient au pied des sommités de Belleville, de Montmartre et du Roule, à leur écoulement libre sur la surface du sol, fournissaient, comme on voit, une explication simple de l’écoulement souterrain qu’elles avaient été obligées de prendre ; et il ne paraît pas qu’il ait été fait, dans le temps, aucune objection plausible contre cette explication.

Malheureusement, l’expérience d’une génération est presque toujours perdue pour la génération suivante ; et, comme il s’est écoulé trente ans depuis l’inondation souterraine de 1788, il n’est point étonnant que ce qui arrive aujourd’hui soit regardé comme, une calamité d’une espèce nouvelle[1].

Si l’on se rappelle, d’ailleurs, que la submersion des caves en 1788 fut attribuée, par un grand nombre de personnes, aux filtrations qui avaient lieu à travers le fond et les parois des réservoirs de la pompe à feu établis depuis quelques années sur la montagne de Chaillot, on ne sera point étonné que l’inondation souterraine qui s’est manifestée dernière-

  1. Les caves des quartiers septentrionaux de Paris furent cependant inondées en 1802. M. Bralle attribue cette submersion souterraine aux eaux qui descendent des buttes de Mesnil-montant, de Belleville et de Montmartre, dans les quartiers du Temple, de Saint-Lazare et de la chaussée d’Antin. (Voyez le Précis des faits et observations relatifs à l’inondation de 1802, imprimé en 1803, par ordre de monsieur le préfet de police.)