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SUR LES INONDATIONS SOUTERRAINES

méable, ou quelquefois immédiatement sur une couche de marne très-compacte, prolongement incliné de celle qui sert de base aux masses de plâtre de Belleville et de Montmartre.

C’est entre ce banc de gravier et ces couches de glaise ou de marne, que s’établit le niveau de la nappe ordinaire des puits ; nappe que les eaux pluviales ne peuvent atteindre qu’après avoir traversé d’abord la couche superficielle de terre végétale, et ensuite les bancs plus ou moins épais de sable ou de gravier que cette terre végétale recouvre. Dans quelques autres parties de marais, et notamment entre les rues des faubourgs du Temple et Saint-Martin, des deux côtés de la rue Grange-aux-Belles, on ne trouve point de bancs de sable sous la terre cultivable, et quoiqu’elle n’ait que cinquante à soixante centimètres d’épaisseur, elle repose immédiatement sur un tuf marneux, tout-à-fait impénétrable à l’eau, de sorte que les eaux sourcillent presque à la surface du sol, pour peu que les pluies aient été abondantes, et qu’elles soient retenues dans cet espace.

La fondation du grand égout n’a donc point été établie sur un terrain homogène dans toute sa longueur : ici cette fondation pénètre un massif de marne ; là, et c’est presque par-tout, le dallage de cet égout est établi, comme celui des aqueducs et des galeries de l’intérieur de Paris, sur le banc de sable ou de gravier à travers lequel les eaux sourcillent : il résulte de cette disposition, que les eaux pluviales qui descendent du nord de cette ville dans la vallée de la Seine, peuvent en quelques endroits filtrer à travers ces couches sablonneuses, non-seulement au-dessous des remblais dont la terre végétale a été recouverte dans l’emplacement des nouveaux quartiers, mais encore passer au-dessous des fondations du grand égout, en traversant le banc de gravier