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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

auraient été exposés à des submersions périodiques, s’ils n’eussent point été exhaussés par les décharges publiques qui y ont été transportées à mesure que Paris s’est étendu de ce côté ; cet accroissement a été si rapide, qu’à l’exception des marais du faubourg Saint-Martin, et de quelques-uns que l’on voit encore le long de la rue de la Pépinière, tout l’espace compris entre la Villette et la butte Montmartre, d’un côté, et les anciens boulevards de l’autre, est aujourd’hui remblayé.

Mais ces remblais n’ont influé ni sur les intempéries des saisons, ni sur la nature du terrain primitif. Il est arrivé seulement que là où ils ont été faits, les eaux de pluies extraordinaires qui descendent des monticules voisins, au lieu de se montrer à découvert à leur pied, sont venues plus lentement, en suivant les couches imperméables qui les arrêtent, exhausser la nappe souterraine par laquelle les puits sont entretenus, et submerger le fond de la plupart des caves, qui sont creusées au-dessous du niveau de cette nappe ; et il convient d’observer ici que cet effet doit se manifester non-seulement au nord du grand égout, mais encore dans les quartiers situés entre cet égout et la Seine, attendu que la terre cultivable des marais le long desquels cet égout se prolonge, ne repose point sur des couches de la même nature qui soient perméables au même degré.

Dans les marais de Popincourt, par exemple, dans ceux du quartier Montmartre, de la chaussée d’Antin et du faubourg Saint-Honoré, on trouve au-dessous de la terre végétale, un banc de sable ou de gravier semblable à celui de la Seine ; ce banc, dont l’épaisseur est en quelques endroits de plusieurs mètres, s’appuie sur une couche de glaise imper-