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SUR LES INONDATIONS SOUTERRAINES

Mémoires[1] sur la topographie et la constitution physique du sol de cette capitale.

La ville de Paris est couverte au nord par les hauteurs de Charonne, de Mesnil-montant, de Belleville, de Montmartre et du Roule ; ces éminences contiguës forment une espèce d’enceinte presque demi-circulaire que la Seine traverse diamétralement. Le terrain compris dans cet espace est un attérissement dans l’étendue duquel la ville s’est accrue par degrés, à partir des bords de la rivière jusqu’au pied des collines dont il vient d’être fait mention.

Antérieurement aux premiers établissements qui se firent sur la rive septentrionale de la Seine, ses bords, exhaussés par des dépôts périodiques d’alluvions, présentaient, ainsi qu’on l’observe par-tout ailleurs dans des localités semblables, une sorte de bourrelet plus élevé que le reste de la plaine ; les décombres qui s’accumulèrent dans l’enceinte de la capitale, à mesure qu’elle s’étendit, élevèrent de plus en plus cette digue, et il se forma naturellement entre elle, et les collines de Charonne, de Belleville, de Montmartre et du Roule, un bas-fond assez prononcé, parallèle à la direction de ces collines.

Ce bas-fond recevait les eaux pluviales qui tombaient dans la vallée, et celles qui descendaient des monticules dont elle était entourée. Ces eaux rassemblées entretenaient un ruisseau qui coulait de l’est au sud-ouest, à partir du coteau de Mesnil-Montant jusqu’au pied de la butte de Chaillot, au-delà de l’emplacement actuel de la Savonnerie. La direction de ce ruisseau est indiquée sur un plan que j’ai publié en

  1. Mémoires de l’Académie des sciences. An 1741 et 1742.