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y a plus d’un siècle ; ou si elles ont éprouvé des altérations par les changemens que les opérations de la nature et de l’art ont pu produire dans ce long intervalle, au fond de la dans le port et sur les côtes adjacentes. Il résulte de cet examen, que les hauteurs actuelles des marées surpassent d’un trente-quatrième environ, les hauteurs déterminées par les observations anciennes. Mais ces observations n’ayant point été faites au même lieu que les observations modernes ; cette considération jointe à l’incertitude de la graduation de l’ancienne échelle, ne permet pas de prononcer sur ce point qui doit fixer, à l’avenir, l’attention des observateurs. Du reste, les observations anciennes et modernes présentent l’accord le plus satisfaisant, soit entre elles, soit avec la théorie de la pesanteur, par rapport aux variations des hauteurs des marées, dépendantes des déclinaisons et des distances des astres à la terre, et par rapport aux lois de leur accroissement et de leur diminution, à mesure qu’elles s’éloignent de leur minimum et de leur maximum. Je n’avais point considéré, dans la Mécanique céleste, ces lois, relativement aux variations des distances de la lune à la terre. Ici je les considère, et je trouve le même accord entre l’observation et la théorie.

Le retard des plus grandes et des plus petites marées sur les instants des syzigies et des quadratures, a été observé par les anciens ; comme on le voit dans Pline-le-naturaliste. Daniel Bernoulli, dans sa pièce sur le flux et le reflux de la mer, couronnée en 1740 par l’Académie des sciences, attribue ce retard à l’inertie des eaux, et peut-être encore, ajoute-t-il, au temps que l’action de la lune emploie à se transmettre à la terre. Mais j’ai prouvé, dans le quatrième livre de la Méca-