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Ces poissons cartilagineux, dont les orifices branchiaux sont multiples, offrent, en outre, d’autres modifications dans leur organisation générale. Ainsi : 1o c’est l’absence de véritables écailles qui, chez la plupart des autres espèces, et surtout chez les poissons osseux ou ostichthes, sont distribuées régulièrement en quinconce, appliquées les unes sur les autres comme les tuiles d’un toit. En effet, ici la surface des téguments est très-variable, les uns ayant la peau tout à fait à nu, recouverte par une sorte de mucosité gluante qu’elle sécrète ; d’autres étant protégés par des lames cornées, flexibles, ou par des plaques osseuses, sous la forme d’aiguillons, de boucles, d’écussons, de dards épineux solidement implantés, suivant les diverses régions du corps qu’elles arment ou qu’elles sont destinées à défendre.

2o Aucune des espèces n’a, sur les flancs ou sur les côtés du corps et sous la peau, cette ligne distincte par des pores muqueux, saillants ou enfoncés, le long de laquelle se prolonge en dessous le nerf remarquable, et propre aux poissons, que l’on désigne sous le nom de nerf latéral. On a bien reconnu que ce nerf existe, mais qu’il est rapproché du dos et parallèle à celui du côté opposé.

3o On peut joindre cette particularité à celle de l’absence chez tous d’une vessie natatoire, quoique d’autres poissons, il est vrai, soient privés de ce même organe, qui modifie la nature de leurs mouvements dans l’eau.

4o Enfin, et c’est là un des caractères les plus importants, parce qu’il est exceptionnel, mais général et constant chez tous les Chondrichthes, la bouche présente une structure tout à fait particulière. Cette entrée des voies digestives est garnie de lèvres cartilagineuses, et revêtues d’une peau dont la