renferme ce corps. Alors, comme je l’ai remarqué dans un mémoire présenté à l’Académie des sciences le ier avril 1839, les molécules du corps, ou plutôt les atomes dont elles se composent, exerçant une attraction sur les molécules éthérées, ces dernières se rassembleront en plus grand nombre dans le voisinage d’un atome du corps, et par suite la densité de l’éther pourra varier sensiblement d’un point de l’espace à l’autre dans un très-petit intervalle. Il y a plus ; comme l’ont remarqué les minéralogistes, les centres de gravité des molécules d’un corps cristallisé composent un système réticulaire divisé en cellules ou alvéoles par trois systèmes de plans rectangulaires ou obliques, mais parallèles à trois plans fixes. Un tel système jouit de propriétés diverses étudiées avec soin par M. Bravais, et doit être censé renfermer des molécules similaires, dont les atomes correspondants occupent, dans les diverses cellules, des positions semblables. Par suite aussi, les atomes du fluide éthéré doivent être distribués de la même manière dans toutes les cellules. Cela posé, les équations linéaires qui représenteront les mouvements vibratoires, infiniment petits et simultanés, d’un cristal homogène et du fluide éthéré qu'il renferme, seront évidemment analogues à celles que j’ai considérées dans le précédent mémoire ; en d’autres termes, elles seront linéaires, mais à coefficients périodiques. Si, dans ce cristal, les plans réticulaires divisent l’espace en rhomboïdes dont chacun ait pour arêtes trois paramètres désignés par les divers coefficients seront des fonctions périodiques de coordonnées parallèles à ces arêtes, et ces fonctions ne seront point altérées quand on fera croître ou décroître chaque coordonnée d’un multiple du paramètre qui lui correspond. Si d’ailleurs ces
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