Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rentielle, forme le principal objet du livre que Carnot publia en 1799 sous le titre modeste de Réflexions sur la métaphysique du calcul infinitésimal. J’ose affirmer que les auteurs d’ailleurs si estimables, des meilleurs traités de calcul différentiel n’ont pas encore assez puisé dans l’ouvrage de notre confrère. Les avantages qui doivent résulter de l’introduction immédiate, dans les formules, de quantités infiniment petites ou élémentaires ; les considérations à l’aide desquelles on peut prouver qu’en négligeant plus tard ces quantités, le calculateur n’en arrive pas moins à des résultats d’une exactitude mathématique, par l’effet de certaines compensations d’erreurs enfin, pour le dire en deux mots, les traites fondamentaux et caractéristiques de la méthode leibnitzienne, Carnot les analyse avec une clarté, une sûreté de jugement et une finesse d’aperçus qu’on chercherait vainement ailleurs, quoique la question ait été l’objet des réflexions et des recherches des plus grands géomètres de l’Europe.

Carnot, fructidorisé, est obligé de prendre la fuite ; il est rayé de la liste de l’Institut, et remplacé par le général Bonaparte.

La France s’est toujours montrée idolâtre de la gloire militaire. Satisfaites largement cette passion dans une guerre nationale, et soyez sans inquiétude sur l’administration intérieure, quelque inhabile qu’elle soit. Les sympathies du peuple, et au besoin sa résignation, sont acquises à tout gouvernement qui chaque mois pourra se parer d’une nouvelle victoire sur ses ennemis extérieurs. Je n’aperçois dans nos annales qu’une seule exception à cette règle ; encore