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les roues ; le mieux est de s’abandonner au mouvement en fermant les yeux, ainsi ai-je fait ! »

Dans l’ouvrage dont l’analyse m’a entraîné plus loin que je ne le prévoyais, Carnot a consacré quelques lignes à la question du mouvement perpétuel. Il fait voir non-seulement que toute machine, quelle qu’en soit la forme, abandonnée à elle-même s’arrêtera, mais il assigne encore l’instant où cela doit arriver.

Les arguments de notre confrère sont excellents ; aucun géomètre n’en contestera la rigueur faut-il espérer, toutefois, qu’ils dessécheront dans leur germe les nombreux projets que chaque année, je me trompe, que chaque printemps voit éclore ?

Voilà ce dont on ne saurait se flatter. Les faiseurs de mouvements perpétuels ne comprendraient pas plus l’ouvrage de Carnot, que les inventeurs de la quadrature du cercle, de la trisection de l’angle, n’entendent la géométrie d’Euclide. De la science, ils n’en ont pas besoin leur découverte, ils la doivent à une inspiration soudaine, surnaturelle. Aussi, rien ne les décourage, rien ne les détrompe témoin cet artiste, d’ailleurs fort estimable, qui sans se douter de ce qu’il y avait de naïvement burlesque dans les termes de sa demande, me priait d’aller voir pourquoi tous ses mouvements perpétuels s’étaient arrêtés !

Carnot, homme politique. – L’un des juges de Louis XVI.

Carnot fut un des premiers officiers de l’armée française qui embrassèrent loyalement et avec enthousiasme les vues régénératrices de l’Assemblée nationale. Cependant, les