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tulance fait espérer des merveilles que l’événement ne réalise jamais. En m’adressant aux hommes d’étude, je les prierais de distinguer soigneusement l’invention des organes matériels à l’aide desquels les forces transmettent leur action d’un point à un autre, de la découverte de ces vérités primordiales qui s’appliquent indistinctement à tous les systèmes imaginables ; j’essayerais de faire voir que, sous ce premier point de vue, les anciens ne nous étaient peut-être pas inférieurs. La vis d’Archimède, les engrenages de Ctésibius, les fontaines hydrostatiques d’Héron d’Alexandrie, l’appareil rotatif à vapeur du même ingénieur, une foule de machines de guerre, et parmi elles les balistes, viendraient au besoin fortifier mon doute. Au contraire, dans le champ des vérités théoriques, la prépondérance des modernes se, montrerait incontestable. Là apparaîtraient successivement et dans tout leur éclat en Hollande, Stévin et Huyghens ; en Italie, Galilée et Torricelli ; en Angleterre, Newton et Maclaurin ; en Suisse, Bernouilli et Euler ; en France, Pascal, Varignon, d’Alembert, Lagrange et Laplace.

Eh bien ! Messieurs, voilà les illustres personnages à côté desquels Carnot est allé se placer par la découverte de son beau théorème.

Je ne sais, en vérité, si je ne dois pas craindre, en insistant plus longtemps sur les inconvénients des changements brusques, de faire naître dans mon auditoire le désir que, tout inconvénient mis de côté, je passe brusquement à un autre sujet ; je me hasarderai, cependant, à ajouter encore quelques mots.

Il vient d’être souvent question de forces perdues l’expression est juste quand on compare les effets d’une machine