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mait le brevet de général de brigade et des lettres de service !

À peine est-il nécessaire d’ajouter que le nouveau général vole aussitôt chez Carnot, pour lui offrir l’hommage de son admiration, de sa reconnaissance et de son vif repentir. Soin superflu, le général Bisson était consigné à la porte du ministère. Cette âme ardente à qui, malgré toute la sincérité de ses sentiments, la démarche coûtait un peu, prouva combien il avait apprécié la délicate sévérité de Carnot, et combien il en était digne, en publiant le soir même ces détails, que Plutarque n’eût certainement pas dédaignés.

De toutes les qualités dont les grands hommes peuvent se parer, la modestie semble être la moins obligatoire ; aussi leur en tient-on le plus grand compte ; aussi laisse-t-elle des souvenirs durables. Qui, par exemple, ne sait par coeur cette lettre que Turenne écrivit à sa femme, il y a cent soixante-dix-neuf ans, le jour de la célèbre bataille des Dunes : « Les « ennemis sont venus à nous ; ils ont été battus ; Dieu en soit loué. J’ai un peu fatigué dans la journée ; je vous donne le bonsoir, et je vais me coucher ! »

Carnot ne s’oubliait pas moins que l’illustre général de Louis XIV, non-seulement dans ses relations intimes, mais encore quand il écrivait à la Convention. Je vous ai dit la part qu’il eut à la bataille de Wattignies ; eh bien ! lisez le bulletin que lui inspira cet événement mémorable, décisif, et vous y chercherez en vain quelques mots qui rappellent les représentants du peuple ; à moins, toutefois, qu’on ne soit décidé à les voir dans ce passage « Les républicains chargèrent, la baïonnette en avant, et demeurèrent victorieux ! »