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notice sur la vie et les ouvrages

d’un ton brusque, qui êtes-vous et que faites-vous là ? Messier répond doucement qu’il est de la compagnie du président de Saron. On donne des ordres pour le tirer de l’abyme, on assujettit sa cuisse sur une planche, on le pose sur un matelas ; avec des échelles et des cordes trois hommes parviennent à le tirer de la glacière, sans accident et sans nouvelles douleurs. M. de Saron envoie aussitôt chercher Sabatier ; il va lui-même prendre Tenon et Bordenave, vient prévenir la sœur de Messier et donner tous les ordres nécessaires. Trois heures et demie après sa chûte, Messier arrive porté sur un brancard. Les trois chirurgiens étaient présens, Sabatier était arrivé le premier, le pansement lui appartient, Messier croit y remarquer quelques négligences fâcheuses. Ce pansement dure deux heures après lesquelles le malade s’endort assez tranquillement ; il nous dit plus loin que, pendant sa cure qui fut très-longue, il n’eut pas un instant de fièvre. Il se condamna à la diète la plus austère, c’était l’avis de Tenon, ce n’était pas celui de Sabatier, et le malade se demande comment deux maîtres si habiles peuvent différer d’opinion sur un point qui paraît si simple.

Un an et trois jours après son accident, Messier monte pour la première fois à son observatoire afin de se préparer à l’observation du passage de Mercure. Trois jours après, époque du passage, il prend vingt-deux hauteurs du soleil, observe le soleil au méridien, voit l’entrée de Mercure, et il en marque quatorze positions. Le voilà rendu à ses occupations habituelles.

Le reste du journal duquel nous tirons tous ces faits, est consacré à exprimer la reconnaissance de l’auteur à tous ceux qui lui avaient témoigné de l’intérêt pendant sa maladie. Cet intérêt fut général. Tous les ordres de la société prirent part