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notice sur la vie et les ouvrages

travaux, lui abandonnait 400 livres à prendre annuellement sur la pension dont il jouissait comme astronome de la marine ; et peu de jours après Delisle lui porta lui même un billet qui lui donnait la même assurance. Son revenu reçut des accroissemens successifs, son titre de commis fut changé en celui d’astronome. La marine payait le loyer de son observatoire. On y ajouta même un logement voisin, dans lequel il a terminé ses jours, mais qui devint à sa charge à la révolution qui supprima sa place, son traitement et ce loyer, qui n’était au total que de 600 livres.

Chacune de ses découvertes lui valait l’entrée d’une académie étrangère ; celle de Paris lui avait donné plusieurs fois ce qu’on appelait alors les secondes voix ; plusieurs fois même il avait été présenté pour une autre section que celle d’astronomie. Quelques académiciens lui reprochaient de s’être adonné trop exclusivement aux observations et de n’avoir jamais voulu faire aucun calcul ; cependant quand Bailly fut nommé, il n’avait qu’une voix de plus que Messier, qui enfin en 1770 eut la pluralité des suffrages, quoiqu’il eût pour concurrent M. le comte de Cassini, qui fut lui-même reçu quelques jours après.

Aucun de ces événemens ne changea sa manière de vivre. Il passait les nuits dans son observatoire et les jours à mettre au net ses observations ou à tracer les cartes du cours de ses comètes, de ses éclipses, des passages de Mercure et de Vénus. C’était sa manière de les calculer et d’en présenter les résultats. Lalande ayant rappelé l’attention des astronomes sur les taches du soleil, il les observa pendant plusieurs années, et il nous a laissé une ample collection de ces observations, qui n’ont encore été ni publiées ni calculées et