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notice sur la vie et les ouvrages

tique, qui lui avaient dès son début mérité les éloges de l’Académie et le titre de correspondant.

L’autre (M. Messier), d’une disposition moins inquiète et plus sédentaire, a mis la même persévérance à suivre, dans son observatoire, le cours de tous les astres, à noter les circonstances des phénomènes qui pouvaient servir à l’amélioration des théories et des tables astronomiques, et sur-tout à fournir aux navigateurs les observations correspondantes à celles qu’ils auraient pu obtenir dans leurs voyages ; enfin à faire l’usage le plus continu et le plus avantageux de ces instrumens d’optique, que son confrère travaillait de tout son pouvoir à perfectionner.

Alexis- Marie Rochon, membre de la Légion-d’honneur, était né au château de Brest, le 21 février 1741. Issu d’une très-ancienne maison, passionné pour les sciences et les arts, à ce double titre il obtint facilement la protection constante d’une famille illustre, qui lui fît conférer un de ces bénéfices qu’on appelait simples, parce qu’ils n’obligeaient à aucune résidence, à aucun travail, et qu’ils laissaient au titulaire la libre disposition de tout son temps et d’un revenu assez considérable. L’église a toujours approuvé cette façon de disposer de ces bénéfices en faveur de quelques hommes recommandables par leur savoir et leurs ouvrages. Rochon, autant que personne, justifia cet usage, par l’emploi qu’il fit de tout son temps en recherches utiles, et d’une grande partie de son revenu en essais dispendieux, sans lesquels on ne peut guère prétendre à perfectionner un art tel que l’optique.

Quoique attaché à l’état ecclésiastique, jamais il ne s’était lié par aucun vœu. Sa passion pour l’étude, et sur-tout pour les voyages, l’avait toujours éloigné de tout engagement.