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SUR LE MOYEN EMPLOYÉ PAR LES RAINETTES,

arbres, afin d’éviter ses nombreux ennemis. Les naturalistes, même les plus célèbres, n’ont depuis tenu aucun compte de cette remarque judicieuse, sans doute parce que notre auteur paraissait annoncer comme constante la concavité de l’extrémité de chaque doigt, qui, ne formant le vide qu’au besoin, laisse cependant voir les pelottes musculaires saillantes, lorsque les fonctions de cette sorte d’organe ne sont point nécessaires, par exemple lorsque l’animal se tient dans l’eau, ou bien sur un plan horizontal ou peu incliné.

J’ai donc cru utile de faire connaître par quel mécanisme les rainettes s’attachent aux corps les plus polis. L’analogie d’ailleurs que présente cette sorte d’organe avec celui de plusieurs insectes qui se fixent aussi en formant le vide, comme l’a démontré sir Everard Home[1], conduira sans doute au développement des moyens que la nature a fournis à ces êtres. Il est à désirer qu’à l’exemple des Swammerdam, des Lyonnet, etc., un bon observateur en fasse l’objet de recherches microscopiques.

Sir Everard Home, dans son beau travail sur le jecko[2], a bien annoncé que les détails anatomiques dans lesquels la grosseur de l’animal lui a permis d’entrer, mettront sur la voie de ces sortes de recherches dans les insectes les gens habiles qui un jour s’en occuperont. Mais, à la simple inspection, il est clair que le sujet que nous venons de traiter leur en aplanira encore bien mieux les difficultés : car les pelottes

    which they cleave to the smoothest leaf by suction. Catesby nat. hist, of Car. tom. II, p. 71.

  1. Phil. trans. 1816, p. 149 et 322.
  2. Ibid. loc. cit.