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le laisse ouvert, le ton de l’instrument ne sera pas changé, pourvu que l’embouchure et la manière de souffler soient restées les mêmes.

Il serait à desirer que cette ingénieuse expérience de D. Bernouilli fut répétée sur des tuyaux remplis de différens gaz, substitués à l’air atmosphérique. Ce serait le seul moyen exact de connaître la vîtesse du son dans ces fluides, laquelle s’obtiendrait en mesurant l’intervalle compris entre deux noeuds de vibrations consécutifs, et le divisant par la durée d’une demi-vibration, conclue du ton rendu par le tuyau. En la comparant à son expression analytique, donnée par la théorie du son, on déterminerait, comme je l’ai fait pour l’air atmosphérique[1], l’augmentation de température produite par la compression des différens gaz ; et quoiqu’il paraisse singulier de faire servir la gamme à cet usage, le moyen dont nous parlons est cependant le plus propre à comparer ce développement de chaleur dans les gaz de nature diverse, et à en donner la mesure approchée. On pourrait même, en répétant l’expérience à différens degrés du thermomètre, reconnaître si la température primitive de chaque fluide influe sur la quantité de chaleur développée par la compression.

(28) Nous terminerons ce paragraphe en examinant ce qui arriverait dans le cas d’un tuyau ouvert par une extrémité, si l’on supposait la condensation rigoureusement nulle en ce point, tandis qu’on agirait d’une manière continue à son autre extrémité, pour imprinner sans cesse de nouvelles vîtesses à la tranche fluide qui s’y trouve située.

  1. Journal de l’École polytechnique, 14e cahier, pag. 363.