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de le lire. On y trouve les formules des tangentes et des sécantes, des tables de tangentes et de cotangentes pour tout le quart du cercle. L’auteur en fait le même usage qu’on en fait aujourd’hui dans les calculs trigonométriques. Il change les formules des triangles ; il en bannit ces expressions composées, si incommodes, où se trouvaient à-la-fois le sinus et le cosinus de l’inconnue ; il complète la révolution dont l’auteur était incertain. On en faisait, sans aucun fondement, honneur à Régiomontan, qui n’avait jamais été plus loin, ni même aussi loin qu’Ebn Jounis. Cette révolution a été renouvelée progressivement par Purbach, Régiomontan, Reinhold, et Rhéticus, qui l’a enfin complétée. On n’en a joui en Europe que six cents ans après l’invention première. Animé par ce succès inespéré, M. Sédillot étend ses recherches aux astronomes persans et tartares. Il nous apprend que le catalogue d’Ulughbeig est vraiment original, comme celui d’Hipparque, et que toutes les étoiles en ont été réellement déterminées par des observations nouvelles ; que tous les autres catalogues ne sont que des copies de Ptolémée qui avait copié Ménélaus, lequel Ménélaus avait tout pris dans Hipparque. Albategnius et Nassireddin, pour déterminer la précession, s’étaient contentés, comme Ménélaus, d’observer deux ou trois étoiles, et avaient pris les autres dans Ptolémée, en faisant aux longitudes la correction commune qui résultait d’un petit nombre de comparaisons. Le catalogue d’Abderahman-suphi était le seul que l’on crût véritablement original. M. Sédillot nous apprend que cet astronome ne s’est occupé que des alignemens et des grandeurs des étoiles, en sorte que son catalogue n’est rien que celui de Ptolémée, avec l’addition d’une constante qui nous est connue, remarque très-curieuse, en