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étant comptés du point d’où la première tranche est partie et de l’époque de son départ. Ainsi, lorsqu’on pousse une colonne d’air dans un tube d’une longueur indéfinie, ses différentes tranches prennent successivement la vitesse que l’on imprime à la première ; la transmission du mouvement n’est point instantanée ; elle se fait avec une vitesse indépendante de celle du fluide et égale à la vitesse du son dans ce même fluide : en même temps chaque tranche éprouve une augmentation de densité, qui est à sa densité naturelle comme sa vitesse est à celle de la propagation du mouvement.

Il est évident que l’on produira un mouvement de la même nature, en condensant ou raréfiant l’air à l’un des bouts du tube : on passera du cas précédent à celui-ci, en supposant que représente la condensation qu’on fait subir au fluide à cette extrémité ; et l’on en déduira les mêmes conséquences que nous venons d’énoncer. Ce nouveau cas est, en général, celui de la production du vent ; on peut donc dire que, dans ce phénomène, les vitesses des molécules d’air sont proportionnelles à leurs variations de densité, et réciproquement. Si, par exemple, la densité varie de de sa valeur dans l’état naturel, la vitesse de l’air, au même instant, sera égale à de la constante qui exprime la vitesse du son ; c’est-à-dire qu’elle sera d’environ onze mètres par seconde sexagésimale. Le fluide, avec cette vitesse, s’éloignera ou se rapprochera de l’origine du vent, selon que sa densité aura été augmentée ou diminuée ; mais, dans tous les cas, le vent fort ou faible se propagera en s’éloignant de son origine, avec une vitesse égale à celle du son dans le même fluide.