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regarde comme nulle la condensation du fluide. Cependant la manière dont il faut souffler dans un tube pour lui faire rendre un son, est beaucoup trop compliquée pour qu’il soit possible de déterminer à priori, ni la vîtesse, ni la condensation de l’air intérieur près de l’embouchure : il n’y a que l’expérience qui puisse décider si la densité de l’air est invariable en ce point ; et comme la durée des vibrations, conclue du ton observé, s’écarte notablement de celle qui aurait lieu dans la supposition d’une densité constante, il en résulte qu’il faut rejeter cette hypothèse, et n’en faire aucune autre, s’il est possible.

D’après ces considérations, voici comment nous nous proposons d’envisager là question, dans la suite de ce Mémoire.

Nous regarderons la vîtesse du fluide à l’embouchure du tube, comme donnée arbitrairement, et exprimée par une fonction périodique du temps, dont nous ne spécifierons pas la forme : cette vitesse sera produite et entretenue en soufflant d’une manière quelconque dans le tube, ou tout autrement ; le problême qu’on aura à résoudre consistera à en déduire la vitesse et la densité du fluide dans toute la longueur du tube ; et l’on déterminera mème, par l’analyse, les variations de densité qui ont lieu à l’embouchure, et qui répondent à cette expression donnée de la vitesse en ce point. Quant à l’extrémité du tube opposée à l’embouchure, on supposera, comme on l’a expliqué dans le no précédent, qu’il s’y établit un rapport constant entre la vitesse du fluide et la variation de sa densité. C’est ce rapport qui nous permettra d’avoir égard à une action continue sur le fluide, en empêchant les ondulations produites par cette action, de s’accumuler sans cesse dans la colonne vibrante.