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seconde, on pourra juger du peu de temps que les vibrations du fluide devront mettre en général à s’anéantir.

Nous admettrons donc désormais qu’il y a toujours à-la-fois vîtesse et condensation ou dilatation du fluide aux extrémités des tubes sonores : condensation, lorsque le fluide, d’après la direction de sa vîtesse, tend à sortir du tube, et dilatation dans le cas contraire. De plus, nous supposerons qu’il s’établit un rapport constant entre la vitesse de la dernière tranche fluide et la variation de sa densité ; nous montrerons comment on peut déterminer ce rapport à l’extrémité d’un tube bouché, quand on connaît le degré de flexibilité de la matière qui ferme le tube : nous pourrons aussi trouver la valeur de ce même rapport, dans le cas d’un tube cylindrique qui s’ouvre dans un autre cylindre, en supposant toutefois que les tranches fluides conservent leur parallélisme dans les deux cylindres ; mais la détermination de cette valeur, lorsque le tube s’ouvre dans l’air libre, serait un problème très-difficile, que nous n’essaierons pas de résoudre.

(13) Il suit de l’observation que nous venons de faire, que, pour produire un son d’une certaine durée, il est nécessaire que le mouvement de la colonne vibrante soit entretenu par une cause qui agisse sans interruption sur le fluide ; et ce ne sont pas, comme nous l’avons fait précédemment, les vibrations dues à l’état initial du fluide, mais bien celles qui résultent de cette action constante, qu’il importe de déterminer. C’est en soufflant continuellement dans le tube par l’embouchure, que l’on entretient ce mouvement ; or, dans la théorie ordinaire des instrumens à vent, on assimile les embouchures aux extrémités ouvertes des tubes, et l’on y