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quent, les vibrations du fluide, deviennent insensibles dans un intervalle de temps très-court et presque inappréciable ; résultat contraire à la théorie précédente, d’après laquelle les oscillations du fluide doivent se continuer indéfiniment sans altération, du moins quand on fait abstraction du frottement qu’il éprouve contre les parois du tube. En ayant égard à ce frottement et en le supposant proportionnel à la vîtesse du fluide en chaque point du tube, on trouverait que l’amplitude des oscillations doit continuellement diminuer, et finir par être insensible ; mais on verrait aussi que cette extinction ne saurait être aussi rapide que l’observation l’indique ; en sorte que le frottement n’en est pas, en général, la cause principale. On doit l’attribuer, selon nous, à ce qu’aux extrémités ouvertes ou fermées des tubes sonores, la condensation ou la vîtesse du fluide n’est pas rigoureusement nulle, comme on le suppose dans la théorie précédente. En effet, pour qu’il n’y eût aucune vîtesse à l’extrémité d’un tube fermé, il faudrait que la matière contre laquelle la colonne d’air s’appuie, ne fût aucunement flexible ; ce qu’on ne peut jamais supposer dans la pratique ; et quant aux tubes ouverts, il est évident que la colonne d’air intérieur, qui représente le corps sonore, ne peut mettre en mouvement l’air extérieur, sans que celui-ci n’éprouve en même temps des condensations proportionnelles aux vitesses qui lui sont imprimées. Il résulte de là, que les ondes sonores, lorsqu’elles parviennent aux extrémités du tube, n’y subissent pas une réflexion parfaite à chaque réflexion, la vitesse propre des molécules d’air se trouve un tant soit peu diminuée ; et si l’on observe d’un que dans un tube d’une longueur ordinaire, mètre, par exemple, il se fait plus de réflexions en une