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dans les développemens de son analyse, nous avons à regretter de ne pouvoir transcrire nombre de remarques très-curieuses que nous craindrions de rendre peu intelligibles en les séparant des formules qui les ont fournies, nous indiquerons du moins aux astronomes celle de ces remarques qui se rapporte au mouvement de l'axe de la terre. Il est infiniment probable que l'axe de rotation primitif de la terre n'a pas coïncidé exactement avec un axe principal, ou du moins que les deux axes se sont séparés par quelque variation arrivée à la surface ou dans l'intérieur du globe, il est à présumer que des inégalités ont lieu effectivement dans le mouvement de rotation de la terre. Mais comme elles sont très-peu sensibles, ce n'est que par une longue suite d'observations très-délicates qu'on pourrait s'assurer de leur existence. L'auteur fixe les limites entre lesquelles peut varier la distance du zénith au pôle pour un lieu quelconque, et il en conclut que si, par des observations exactes de la hauteur du pôle dégagées de la réfraction, de l'aberration, et des nutations dues aux causes externes, on trouve que cette hauteur n'est pas constante, ce sera une preuve qu'il y a un mouvement naturel dans l'axe terrestre; mouvement dont la cause est dans la terre même, et qui doit être distingué de la nutation causée par l'action de la lune et des planètes. Par-là peut-être on pourrait expliquer la petite différence que des observateurs exacts ont trouvée entre l'obliquité de l'écliptique déduite des solstices d'hiver, et l'obliquité déduite des solstices d'été. En effet, il paraît que le temps d'une demi-révolution de la terre autour de son axe primitif, doit être de 150 à 160 jours, tandis que l'intervalle entre les solstices est de 182 jours environ.