Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 2.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnent le pied grec, plus grand d’environ une ligne que le pied anglais.

Notre ancien pied-de-roi ou de Paris n’est que le pied naturel augmenté de ses quatre douzièmes. Des voyageurs ont cru reconnaître l’emploi de ce pied dans les proportions des briques dont se composent quelques monumens présumés babyloniens, maintenant en ruine.

Ajoutez trois seizièmes au pied de 10p 3l, vous aurez une mesure presque équivalente au pied drusien, qui paraît avoir servi de base au mille lombard et au mille d’Angleterre de 69½ au degré. Trois pieds drusiens forment presque notre mètre. Le pied philétérien de Héron est dans le rapport de six à cinq avec le pied italique.

D’après les calculs de M. Girard, six coudées nilométriques représentent une longueur de treize pieds naturels ayant chacun 9 pouces de long.

Le pied philétérien peut être considéré comme une petite coudée, ayant pour mesure la distance du coude à la naissance du petit doigt. Il forme la base d’un stade qui peut varier de 108 à 109 toises, selon la manière d’apprécier la longueur du pied romain.

D’après tous ces rapprochemens faits avec soin par M. Latreille, il semble qu’on peut admettre que la mesure primitive a par-tout eu pour type le pied moyen de l’homme. Mais on conçoit que l’évaluation moyenne de ce pied a pu varier en différens pays. Ce pied paraissant un peu court, chaque peuple l’aura alongé arbitrairement d’un tiers, d’un quart ou d’un cinquième ; d’où il résulte tout naturellement qu’aucun des pieds usuels n’a pu être bien exactement égal à aucun autre, mais que les ecarts n’ont pu être bien considérables.