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nécessité d’inventer des mesures bien antérieurement à leurs progrès dans les sciences, et sur-tout avant d’avoir pris la mesure d’un degré de la terre. Il ne doute pas que, parvenus à la civilisation, quelqu’un d’eux n’ait formé avec les premières mesures un corps de systême, et son Mémoire est rédigé pour en fournir la preuve. Ce systême a dû se composer d’une manière simple, naturelle, convenable en un mot à l’état des lumières, des besoins et de la situation du peuple qui en fut l’auteur.

Toutes les mesures de l’antiquité ont pour prenier élément une quantité variable fondée sur une progression arithmétique, dans un ordre décimal ou duodécimal de pas, dont la mesure a pour étalon une longueur divisée le plus souvent en douze ou seize parties, tantôt égale à celle du pied moyen ou de la coudée de l’homme, tantôt plus grande, et composée alors de la longueur de ce pied ou de cette coudée, augmentée d’un certain nombre de ses parties aliquotes.

D’Anville estime la longueur moyenne du pied humain à 9p. 0l, 8. L’évaluation qui résulte des calculs de M. Latreille ne s’éloigne pas de plus d’une ligne de celle du célèbre géographe ; et, pour éviter de petites fractions, il la porte à 9p 1l. En lui donnant une demi-signe de plus, 600 pieds feraient le stade de 76 toises ou de 750 au degré, le naturel serait de 22p 10sl ; en ne comptant que 9 pouces ; pas deux fois et demie cette longueur seraient la mesure du pas commun.

Le même géographe porte la coudée à 17 pouces, en supposant la main étendue ; on en a formé de plus petites, suivant la partie de la main où elles se terminaient.