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MÉMOIRE

SUR LA FIGURE DE LA TERRE ;

Par M. de Laplace.


Lu à l’Académie des Sciences, le 4 août 1818.



Les géomètres ont, jusqu’à présent, considéré la terre comme un sphéroïde formé de couches de densités quelconques, et recouvert en entier d’un fluide en équilibre. Ils ont donné les expressions de la figure de ce fluide, et de la pesanteur à sa surface ; mais ces expressions, quoique fort étendues, ne représentent pas exactement la nature. L’Océan laisse à découvert une partie du sphéroïde terrestre ; ce qui doit altérer les résultats obtenus dans l’hypothèse d’une inondation générale, et donner naissance à de nouveaux résultats. À la vérité, la recherche de la figure de la terre présente alors plus de difficultés ; mais le progrès de l’analyse, sur-tout dans cette partie, fournit le moyen de les vaincre, et de considérer les continens et les mers, tels que l’observation nous les présente. C’est l’objet de l’analyse suivante, qui, comparée aux expériences du pendule, aux mesures des degrés et aux observations lunaires, conduit à ces résultats :

1o La densité des couches du sphéroïde terrestre croît de la surface au centre ;

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