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du systéme métrique a cru qu’on lui permettrait de faire à ses angles des corrections absolument insensibles, mais uniformément distribuées depuis Melun jusqu’à Perpignan. Ces corrections n’ont jamais été que d’un dixième de seconde, dont on sait bien qu’il est impossible de répondre. Ces corrections faites aux angles, une autre correction très-légère, faite à l’une des bases, et dont il a démontré la légitimité, jointes à quelques autres qu’il s’est permises d’après une conviction intime, n’ont abouti cependant qu’à diminuer d’une seule toise l’arc total qui est de 551,584 entre Dunkerque et Barcelone. Cette double manière d’arriver au même résultat, par deux calculs entièrement différens, peut nous autoriser à nous croire entièrement affranchis de la loi des erreurs, puisqu’elles se sont trouvées si petites ou si heureusement compensées.

Supposons, pour un moment, qu’on n’eût mesuré en France. que la seule base de Perpignan, on aurait eu quelques pouces de moins sur les côtés des triangles qui avoisinent Paris ; l’incertitude eût été un peu plus grande aux environs de Dunkerque. Supposons encore que nous n’eussions pas la vérification des bases anglaises, nous aurions eu un mètre plus court d’un cinquante-millième à-peu-près ; nous aurions moins de certitude, mais l’erreur ne serait pas beaucoup plus grande en effet. On peut espérer que la seconde base, sans même parler des deux bases anglaises, aura réduit l’erreur à moitié ; une troisième base, en Espagne, aurait réduit l’erreur au tiers. Mais qu’elle soit d’un cent-millième, ou d’un cent-cinquante-millième sur la longueur du mètre, c’est une différence qui n’est pas d’une importance bien grande pour les usages réels.