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est de plus de 330,000 toises, ou de plus de 643,000 mètres ; c’est l’accord non moins satisfaisant de la base de Melun avec les deux bases d’Honslow-Heath et de Romney-Marsh, mesurées en Angleterre par le major-général Roy. L’arc entier de Greenwich à Formentéra présente un total de plus de 1400 mille mètres ; la partie septentrionale, qui est d’environ un million de mètres, est appuyée sur quatre bases mesurées avec le plus grand soin.

Il est resté 400 mille mètres, dont on s’est vu forcé d’abandonner la vérification ; mais remarquons encore que pour cette partie, dont le dernier triangle offrait une difficulté particulière, on a fait construire des instrumens, ou plus soignés encore, ou de plus grande dimension ; et que presque tous les angles ont été mesurés sur des signaux composés de réverbères paraboliques, et que si, par l’effet des circonstances, nous sommes plus dépendans de la bonté des angles, ces angles au moins ont été observés avec des attentions et des ressources particulières. Les astronomes ont fait tout ce qui était humainement possible ; personne autant qu’eux n’est intéressé à connaître jusqu’à quel point ils ont pu réussir. Ils seront les premiers sans doute à chercher dans les nouvelles formules, quelle sera la probabilité que leurs erreurs involontaires sont du moins renfermées dans des limites dont il est permis d’être satisfait.

Quand une base de vérification réellement mesurée s’écarte peu de ce qu’a donné le calcul fait sur une première base, il y a tout lieu de croire que la chaîne des triangles est exacte, à-fort-peu-près, ainsi que la valeur du grand are qui en résulte. On corrige ensuite cette valeur en modifiant les angles des triangles de manière que les bases calculées s’accordent