que soit d’ailleurs la loi de probabilité des erreurs de chaque observation. Mais cette loi est inconnue, et elle introduit dans les formules une indéterminée qui ne permettrait pas de les exprimer en nombres, si l’on ne parvenait pas à l’éliminer. »
Les moyens employés ailleurs pour cette élimination ne s’offrant pas dans la question présente, il fallait en chercher d’autres, et l’auteur les a trouvés dans ce qu’on appelle communément l’erreur des triangles, c’est-à-dire la quantité dont les trois angles observés d’un même triangle different de la somme toujours connue des trois angles sphériques. La somme des quarrés de ces erreurs remplace la somme des quarrés des restes des équations de condition ordinaires. De cette manière on peut déterminer numériquement la probabilité que l’erreur du résultat final d’une longue suite d’opérations géodésiques n’excède pas une quantité donnée. Cette méthode trouvera une application utile et curieuse dans la partie de notre méridienne qui s’étend depuis la base de Perpignan jusqu’à l’île de Formentéra.
On sait que le projet de Méchain avait été de vérifier cette partie par une base qu’il comptait mesurer sur les bords de l’Albuféra dans le royaume de Valence. Déja il en avait reconnu l’emplacement, fixé les termes, et même fait une mesure provisoire. Les circonstances politiques ayant fait naitre des obstacles insurmontables à l’exécution de ce projet, l’exactitude de cette partie repose en entier sur la précision avec laquelle les angles ont été mesurés. Ce qui doit rassurer, c’est l’accord remarquable de la base de Perpignan avec celle de Melun, malgré le grand nombre de triangles qui a fait la jonction de ces deux bases, dont la distance