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surface. La question étant des plus complexes, comme tout le monde le sait, on ne peut s’attendre à une solution complète ; mais c’est être utile à la science que de faire connaître une méthode d’expérimentation qui manquait, et des résultats généraux qui peuvent éclairer sur les recherches ultérieures, relatives au même sujet.

Pour déterminer de quelle manière chaque corps intervient, il faudrait pouvoir écarter toutes les causes qui masquent les effets individuels ; malheureusement on ne peut y parvenir complétement. En effet, lorsque l’on frotte plus ou moins rapidement deux corps l’un contre l’autre, sans que le contact cesse d’avoir lieu, il y a évidemment transmission de chaleur d’un corps dans l’autre. La quantité qui est transmise dans chacun d’eux dépend de la conductibilité du corps, de sa capacité pour la chaleur et de l’état de sa surface.

D’après cela, la chaleur dégagée dans un corps par le frottement ne saurait être accusée immédiatement, c’est-à-dire avant sa transmission dans l’autre corps, puisque les indications des thermomètres ordinaires ne sont jamais instantanées. Cependant, il est possible d’opérer dans des circonstances qui permettent d’écarter plusieurs des difficultés que nous venons de signaler ; alors on est conduit à une série de faits que nous allons exposer.

L’appareil destiné à observer ces faits se compose d’une pile thermo-électrique en relation avec un excellent multiplicateur. Sa sensibilité est telle qu’une différence d’environ 1/100 de degré centigrade entre les températures des deux faces de la pile fait dévier suffisamment l’aiguille aimantée, pour que l’angle d’écart soit appréciable.