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XXVIIJ ÉLOGE HISTORIQUE

autres parties, nécessairement corrélatives à celles-là, chaiii^ent aussi ; la raison de cette concordance rigoureuse entre toutes les modifications de l’économie animale est palpable : le principe de la subordination des organes y devient le principe même des conditions de l’existence des ctres.

Aussi, la science des caractères a-t-elle pris, par son application à la zoologie, un nouvel essor. La méthode s’est complétée, en se généralisant, en s’étendant d’un lègne organisé à l’autre ; et il n’est pas jusqu’aux deux auteurs qui, comparés entre eux, n’offrent des traits distincts, et par lesquels ils se complètent eux-mêmes : M. de Jussieu jilus fait pour suivre la chaîne continue des détails avec inie patience opiniâtre et une infatigable sagacité ; M. Cuvier plus fait pour passer aux dernières conséquences d’iui vol rapide et qui franchit les intermédiaires : l’un né |)Our ne pas se rebuter dans la marche exjjérimentale, la seule, du moins actuellement, applicable à la botanique ; l’autre pour embrasser d’un coup d’œil plus prompt la marche rationnelle, à laquelle se prêtait mieux la zoologie : tons deux ayant donné à la pensée humaine un nouveau ressort logique, le ressort de la nic’thode, laquelle, consistant à réunir les objets par leurs qualités communes, est en effet aux sciences d’observation, ce que Y analyse, ou l’art de les décomposer en leurs éléments distincts, est aux sciences d’expérience.

Et de même que Y analyse, née des expériences de Galilée, a passé peu à peu des sciences physiques dans la science plus générale de entendement, en devenant Y analyse philosophique ûe. Condillac, de même la méthode, née des recherches des naturalistes modernes, n’attend, jDour produire tous ses effets, que l’étude abstraite du philosophe. Et dès