Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 17.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

XXIV ÉLOGE HISTORIQUE

Les erreurs ne portent donc que sur quelques fraj^inents (le familles, sur quelques genres épars ; et encore ici une note, une indication, un doute, viennent-ils, presque toujours, mettre sur la voie de la vérité, et d’une vérité que la sagacité la ijlus merveilleuse pouvait seule entrevoir alors, tant les éléments desquels l’auteur l’a déduite étaient peu nombreux, et tant il a fallu depuis en rassembler de nouveaux pour l’établir d’une manière complète.

Et maintenant si l’on demande quel est le mérite particulier, le mérite attaché, si je puis ainsi dire, à chaque page de cet ouvrage, et par lequel il se distingue si fortement de tous ceux qui avaient paru jusque-là dans une carrière si vaste et déjà si souvent battue, il sera facile de répondre que ce mérite réside surtout dans cette précision continue des détails, qui marque à chaque fait sa véritable place ; qui, ne se bornant pas aux résultats principaux, en tout genre rapidement saisis, ne néglige aucune de ces vérités de tous les ordres sur lesquelles ces résultats se fondent ; mérite essentiel dans une étude où tous les faits sont nécessaires, où presque aucun ne peut être suppléé par un autre, où presque tous sont également pénibles à acquérir ; mérite le plus rare peut-être, et qui explique bien ce mot profond de Buffon, que la patience, c’est-à-dire, la constance dans les grands efforts, est le génie.

On a reproché à M. de Jussieu, et avec raison, la disposition de quelques-unes de ses classes, fondées sur les formes de la corolle. C’est en effet là le point vulnérable de sa méthode ; et lui-même le déclare formellement. « Ces classes ont, « dit-il, le défaut de ne pas pouvoir subsister sans admettre « des exceptions. » 11 ajoute que, à ne considérer que la rigueur et non la commodité de la méthode, il aurait dû s’en