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X ÉLOGE HISTORIQUE

nique et qui l’adopta. Le Jardin fut doublé ; et toute la partie consacrée à V École proprement dite, put dès lors être replantée.

Il ne restait plus qu’à se décider sur l’ordre à suivre dans cette plantation nouvelle. La méthode de Tournefort ne pouvait être conservée, du moins dans son entier, surtout depuis les deux grands progrès par lesquels Linné avait, d’une part, précisé les genres, et, de l’autre, simplifié la nomenclature. On ne pouvait pas non plus adopter le système de Linné, d’ailleurs si ingénieux, mais, au fond, plus éloigné de l’ordre naturel que celui de Tournefort. Il n’y avait donc que deux partis à prendre, ou de corriger l’un de ces deux systèmes par l’autre, ou d’en établir un nouveau ; et c’est à ce dernier parti que l’on s’arrêta.

Le système nouveau, proposé par M. de Jussieu, est une combinaison savante des travaux célèbres de Linné, de Bernard de Jussieu, et de Tournefort. Il prend, de Linné, les genres, les espèces, la nomenclature ; il prend, de Bernard, les ordres ou es familles naturelles ; il tire enfin, de Tournefort, un moyen de multijjlier les classes de Bernard, sans rompre ses ordres ou sesjciniilles.

Les genres de Linné étaient les plus précis que l’on eût encore ; ses espèces étaient les mieux déterminées ; sa nomenclature était admirable. Cette nomenclature, qui léduisait à deux mots pour chaque plante, le nom de X espèce et le nom du genre, les longues phrases de Tournefort et de Gaspard Bauhin, constituait, à elle seule, une grande réforme de la science. Cependant, quand il fut question de l’introduire au Jardin des Plantes, une difficulté survint. On sait quelle était la prévention de Buffon contre la partie technique des clas-