DE M. DE JUSSIEU. VIJ
Ce mémoire frappa tous les esprits. C’était tout un ordre nouveau d’idées. Un élément nouveau, le principe constitutif de la méthode naturelle, prenait enfin sa place dans la science, et bientôt il allait en changer la face.
Jusqu’alors, et particulièrement depuis Linné, elle s’était occujjée surtout de nomenclature ; maintenant, et par un progrès qui la ramenait plus près de son véritable objet, la nature des êtres, à l’étude de la nomenclature elle allait faire succéder l’étude des caractères. « La nomenclature, dit l’auteur (c lui-même, ne doit pas être négligée ; mais la recherche des (c caractères est une partie plus importante de la botanique. »
Il établit que tous ces caractères n’ont pas une valeur égale. Il y en a de généraux et de particuliers, de constants et de variables, de primitifs et de secondaires. Souvent un seul équivaut à plusieurs. Il ne sudit donc pas de compter les caractères, il faut les évaluer.
Les caractères sont les signes indicateurs des rapports des êtres. Dans tout être organisé, soit végétal, soit animal, chaque partie a des rapports nécessaires avec toutes les autres. On peut donc juger de toutes par chacune. Et ces parties qu’on prend ainsi pour signes des autres, ces parties par lesquelles on juge des autres, sont ce qu’on nomme des caractères.
Les naturalistes ont commencé par chercher ces caractères, ces signes, dans toutes les parties, à peu près indifféremment. Ils ont reconnu ensuite que toutes ces parties n’ont pas, à beaucoup près, une force égale, soit pour unir, soit pour séparer les êtres. De là est né le calcul des caractères ; et ce calcul a donné la solution du problème de la méthode.
Dès le milieu du XVP siècle, Gessner conçut l’idée de tirer.