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ij ÉLOGE HISTORIQUE

Antoine de Jiissieu par cjiii commencent la célébrité du nom et la vocation pour la botanique, fut botaniste presque dès son enfance. Dès l’âge de quatorze ans, il parcourait, en herborisant, les environs de Lyon et les provinces voisines du Lyonnais ; à dix-huit, il étudiait à Montpellier sous Magnol, lequel proposait déjà le nom àc familles, expression heureuse, quoique alors à peine comprise, des affinités, et, si l’on peut ainsi dire, des parentés des plantes ; à vingt-quatre, il succédait à Toiirnefort, le plus grand botaniste de son temps, et peut-être de tous les temps, pour avoir fixé, le premier, les idées constitutives de la science, comme Linné en a fixé plus tard la nomenclature.

Obligé de se donner à la pratique de la médecine, dans laquelle il excellait, Antoine ne tint pas, pour la botanique, tout ce que semblait promettre son génie facile et si singulièrement précoce. Mais, en appelant auprès de lui son second frère, Bernard, il fit plus pour cette science qu’il n’aurait probablement pu faire en s’y livrant tout entier lui-même.

Après avoir appelé Bernard, il appela Joseph. Celui-ci, dont la vie devait être aussi agitée que celle de ses deux frères a été tranquille, partit pour le Pérou en lySS. II accompagnait, en qualité de botaniste, les astronomes que l’Académie envoyait alors mesurer, à l’équateur, un degré du méridien, et résoudre ainsi, par une expérience directe, la question fameuse, et si longtemps débattue, de la figure de la terre. Joseph est vm exemple de plus de tout ce que peut inspirer de courage et de patience, ce dévouement aux sciences, qui compte déjà tant de victimes, qui en compte sur presque tons les points du globe, et qui est un côté de l’héroisme des temps modernes. Retenu d’abord par la curiosité que lui