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dernier le fait très-remarquable de l’enveloppement du poulet par une double membrane vasculaire formée par la plicature de la vessie ovo-urinaire en une double coiffe. Il avait découvert que cette double enveloppe vasculaire recevait exactement les mêmes vaisseaux que le placenta du fœtus des mammifères, c’est-à-dire les deux artères et la veine ombilicales. Il lui parut dès lors infiniment probable que le placenta simple ou multiple des fœtus des mammifères était une dépendance de là vessie ovo-urinaire, et que ce fœtus devait avoir, comme le poulet, une double enveloppe vasculaire formée par la plicature de cette même vessie ovo-urinaire. Dans le but de vérifier ce soupçon, il étudia le fœtus de la brebis dans les premiers temps de la gestation, et il ne tarda pas à acquérir la preuve que l’enveloppement de ce fœtus s’opérait comme l’enveloppement du poulet. Il vit les deux enveloppes vasculaires qui l’enveloppaient et qui appartenaient toutes les deux à la vessie ovo-urinaire ployé en double coiffe autour du fœtus. Il vit naître les nombreux placenta ou cotylédons par un développement en épaisseur du tissu de la plus extérieure de ces deux enveloppes, développement qui n’avait lieu qu’aux points de contact de la membrane vasculaire fœtale avec les éminences dont l’utérus de la brebis est parsemé. Il vit et il démontra la continuité du pédicule de la vésicule ombilicale avec l’intestin, fait jusqu’alors fortement controversé. Vint ensuite le travail plus étendu de feu M. Cuvier sur les œufs des quadrupèdes, dans lequel fut confirmé l’identité de structure de l’œuf des quadrupèdes et de l’œuf des oiseaux, telle que votre rapporteur l’avait établi avant lui[1] ; mais cet

  1. Le travail de M. G. Cuvier sur les œufs des quadrupèdes fut entrepris à l’occasion du mien sur l’œuf de la brebis. Comme la priorité à cet