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Résédacées offrent réellement l’alternance et l’opposition plus ou moins marquées[1]. Dans la disposition que je viens de faire observer dans les étamines du Reseda alba, on trouve, soit dit en passant, un exemple de ce phénomène curieux que MM. Dunal et Moquin ont fait connaître les premiers, et qu’ils ont appelé dédoublement ou chorise[2], phénomène dont le dernier de ces ingénieux botanistes et moi nous avons signalé l’existence dans les Polygalées[3].

J’ai dit plus haut que le Reseda alba ne présentait pas toujours 12 étamines, mais qu’il n’en avait souvent que 11. On croira peut-être que celle qui manque est l’une des deux qui se sont montrées en quelque sorte par excès devant les deux pétales intermédiaires ; mais il n’en est pas ainsi. C’est du côté où la fleur est le moins développée que se manifeste l’avortement. L’étamine qui manque est celle qui, quand le nombre 12 est complet, se trouve opposée au pétale inférieur.

Il est encore un petit fait que je dois rapporter. On pour-

  1. Cette partie de mon mémoire a été communiquée à l’Institut dans l’été de 1831. Depuis cette époque l’exactitude des raisonnements que je fais ici m’a été démontrée par l’observation directe. En effet, j’ai constamment trouvé 10 étamines dans les fleurs nombreuses d’une variété de Reseda alba, que j’ai trouvée près de Maguelone en Languedoc, et qui se rapporte je crois au Reseda undata de Linné. M. de Candolle dit aussi (Bot.gall.), en parlant des Résédacées en général, qu’elles ont de 10 à 24 étamines.
  2. Dun. Essai sur les Vacciniées. — Moq. Essai sur les dédoublements. — Dun. Cons. fleurs, p.32.
  3. Premier Mémoire sur les Polygalées, p. 49, ou dans les Mém. du Muséum, vol. xvii.